Page:Bernier - Théologie portative, 1768.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Celà poſé, il nous ſera facile de juſtifier nos Prêtres & nos Evêques des prétendus excès que leur reprochent des hommes profanes & ſuperficiels, ou des impies qui manquent de foi. On les accuſe ſouvent d’une ambition démeſurée ; on parle avec indignation des entrepriſes du Sacerdoce contre la puiſſance civile ; on eſt révolté de l’orgueil de ces Pontifes qui s’arrogent le droit de commander aux Souverains eux-mêmes, de les dépoſer, de les priver de la Couronne. Mais au fond eſt-il rien de plus légitime ? Les Princes ainſi que leurs Sujets ne ſont-ils pas ſoumis à l’Egliſe ? Les repréſentans des nations ne doivent-ils point céder aux repréſentans de la divinité ? Eſt-il quelqu’un ſur la terre qui puiſſe le diſputer à ceux qui ſont les dépoſitaires de la puiſſance du Très-Haut ?

Rien n’eſt donc mieux fondé aux yeux d’un Chrétien rempli de foi que les prétentions du Sacerdoce. Rien n’eſt plus criminel que de réſiſter aux miniſtres du Seigneur ; rien n’eſt plus préſomptueux que de vouloir ſe placer ſur la même ligne qu’eux ; rien de plus téméraire que de prétendre les juger ou ſoumettre des hommes tout divins à des loix humaines. Les Prêtres ſont ſous la juriſdiction de