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Femmes. Le Chriſtianiſme n’eſt rien moins que poli envers les jolies femmes, il n’en fait cas que quand elles ſont laides ou ſurannées. Celles qui n’ont pas de quoi plaire au monde ſont très-agréables à Dieu & très-bonnes pour ſes Prêtres ; les Bégueules ſervent grandement la Religion, leur Confeſſeur & leur Curé, par leurs ſaints caquets, leurs ſaintes cabales, leurs ſaintes criailleries, & ſurtout par un ſaint entêtement pour ce qu’elles n’entendent pas.

Fêtes. Jours ſagement deſtinés par l’Egliſe à une ſainte oiſiveté, qui eſt toujours favorable à la dévotion. Pendant les fêtes un artiſan ne peut ſans crime travailler à gagner du pain, mais il ne tient qu’à lui de s’enyvrer à la Courtille, quand il en a le moyen ; ce qui fait un grand bien à ſon ame ou à la Ferme des Aides ; cependant le parti le plus ſûr eſt de paſſer la journée à bailler aux corneilles.

Feu. La Religion Chrétienne eſt une Religion de feu. Les bons Chrétiens doivent brûler ſans ceſſe de l’amour divin, les Prêtres doivent brûler de zêle, les Princes & les Magiſtrats doivent paſſer tout leur tems à brûler des héréti-