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— Tu ne feras pas cela, mon Jean, tu ne m’abandonneras jamais ! s’écrie Gaspard, dont l’âme de père a frémi, s’angoisse. À mon tour de supplier ! Je ne puis te permettre ce mariage, je ne puis faire autrement… Est-ce ma faute ? Ça ferait un scandale. Nous perdrons du prestige, le ridicule fait déchoir… Tu ne comprends donc pas ? J’ai eu tant de misère à monter, à me faire une place dans le meilleur monde… On rira de nous, te dis-je, on déguisera contre nous, on fera de nous des imbéciles, des bouffons, on… je te déclare que c’est stupide, que c’est impossible !… Et, puis, j’aurai bien du chagrin de te voir partir…

— Avant longtemps, mon père, tu me comprendras, je te reviendrai…

— Si tu pars… jamais ! crie soudain Gaspard, acerbe, impitoyable, avec de la rancune plus sombre, plus sauvage, plus concentrée.