Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/431

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de me voir devenir si riche ! C’est un moyen pas banal de se venger ! Tu ne t’en es donc pas aperçu, de leurs courbettes, de leurs manigances, de leur vénalité ? Tiens, je ne veux plus en entendre parler, cela m’enrage, me… crispe !

Et, de fait, il avait débité cette tirade avec assez de véhémence et de rapide colère pour en être suffoqué, haletant, exaspéré.

— J’en appelle à ton bon sens habituel ! voulut expliquer Jean, avec tout le respect concevable.

L’autre lui trancha la parole, incisif :

— Si tu as perdu le tien, puis-je ne pas avoir conservé le mien ?

— Est-ce légitime, sans l’avoir vue, de me refuser celle que j’aime ?

— Il faut qu’elle t’ait, comme je l’affirme, enjôlé ! C’est impossible de le comprendre autrement, te dis-je !

— Admets-tu qu’elle puisse être bonne ?

— Je n’ai pas dit le contraire !

— Charmante ?…

— Cela va sans dire !

— Digne ?…

— Veux-tu dire par là qu’elle n’a pas eu recours à des roueries de femme pour t’entortiller ? Je ne le crois pas !

Son langage s’atténue, se précipite moins, re-