Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
ACTE PREMIER
LA BARONNE DU BRAIL.

Oui ! Vous avez un joli chapeau…

MADAME DE LA SÉLINIÈRE, qui a un énorme chapeau.

Ce n’est pas positivement un chapeau de mariage, c’est un chapeau que j’avais fait faire pour aller au théâtre !

HERBELIER, à madame Herbelier.

Il me semble que Monsieur de Houdan est en retard.

MADAME HERBELIER.

Mais non, mais non ! C’est nous qui sommes en avance.

HERBELIER.

Pas du tout, il est l’heure passée !

GILBERTE, s’approchant d’Yvonne.

Eh bien ! Yvonne ? Tu es contente ?

YVONNE.

Je ne sais pas ! Il me semble que je suis une pauvre émigrante qui s’en va très loin de son pays. Tout le monde m’abandonne : papa, maman ! Je suis une pauvre esclave qu’on expédie ! Qu’est-ce que je vais devenir avec ce mari-là !…

GILBERTE.

Il t’aime peut-être ?

YVONNE.

Ne dis pas ça ! S’il devait m’aimer, je serais encore plus effrayée ! Ma seule consolation, c’est qu’il ne m’aime pas. J’espère qu’il me laissera bientôt seule !