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Il ne faut jamais, sans une très bonne raison c’est à dire sans être sûr de produire ainsi un effet saillant séparer tout à fait les violoncelles des contre-basses ni même les écrire, comme l’ont fait quelques auteurs, à la double octave au-dessus d’elles. Ces procédés ont pour résultat d’affaiblir beaucoup la sonorité des notes fondamentales de l’harmonie. La partie de Basse ainsi abandonnée des violoncelles devient sourde, rude, d’une lourdeur extrême et mal liée avec les parties supérieures dont l’extrême gravité du son des contre-basses tient celles-ci trop éloignées.

Quand on veut produire une harmonie très douce d’instruments à cordes, il est souvent bien, au contraire, de donner la Basse aux violoncelles en supprimant les contre-basses ; c’est ce qu’a fait Weber dans l’accompagnement de l’Andante de l’air sublime d’Agathe au second acte du Freyschütz. Il faut même remarquer dans cet exemple que les Altos seuls font d’abord entendre la Basse sous une harmonie de violons à quatre parties ; les violoncelles ne viennent qu’un peu plus tard doubler les altos.

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