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LE COR ANGLAIS.

Cet instrument est pour ainsi dire l’alto du hautbois, dont il possède toute l’étendue ; on l’écrit sur la clef de sol comme un hautbois en fa grave, et conséquemment une quinte au dessus du son réel.

Sa Gamme :


\relative c' {
  \override Staff.TimeSignature #'stencil = ##f
  \cadenzaOn
  b4 c d e f g a b c d e f g a b c d e f
  \bar "||"
}

Produit pour l’auditeur celle-ci :


\relative c {
  \key f \major
  \override Staff.TimeSignature #'stencil = ##f
  \cadenzaOn
  e4 f g a bes_"Avec les intervalles chromatiques." c d e f g a bes c d e f g a bes
  \bar "||"
}

Plusieurs cors anglais possèdent aussi le Si grave.

Si l’orchestre joue en Ut le cor anglais doit donc être écrit en Sol s’il joue en le cor anglais sera écrit en La etc.

Ce que nous venons de dire pour les difficultés du doigté du hautbois dans certaines rencontres de notes dièzées ou bémolisées, est applicable au cor anglais ; pour lui les successions rapides sont d’un plus mauvais effet encore ; son timbre moins perçant, plus voilé et plus grave que celui du hautbois, ne se prête pas comme lui à la gaité des refrains rustiques. Il ne pourrait non plus faire entendre des plaintes déchirantes ; les accents de la douleur vive lui sont à peu près interdits. C’est une voix mélancolique, rêveuse, assez noble, dont la sonorité a quelque chose d’effacé, de Lointain, qui la rend supérieure à toute autre, quand il s’agit d’émouvoir en faisant renaître les images et les sentiments du passé, quand le compositeur veut faire vibrer la corde secrète des tendres souvenirs. Mr Halevy a employé avec un bonheur extrême deux cors anglais dans la ritournelle de l’air d’Eléazar, au 4eme acte de la Juive.

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