sur une place fréquentée de Tarbes. La souscription fut, dès les premiers jours, couverte presque entièrement par les habitants. Mais le conseil municipal refusa l’emplacement nécessaire. Il ne jugea pas suffisante sans doute la gloire de l’un des plus grands écrivains de la langue française. Ah ! s’il avait été question de M. Scribe !!! Enfin, ils ont le pupitre.
Théophile avait donc trois ans quand ses parents vinrent s’établir à Paris, c’est-à-dire en 1814. Ils habitèrent d’abord rue du Parc-Royal, dans le Marais. Enfant du soleil et du grand air, le petit Basque ne put d’abord s’acclimater à notre ciel gris ; il a raconté que, saisi d’une nostalgie violente, il voulut se jeter par la fenêtre avec ses joujoux. Un jour, ayant entendu des soldats parler le patois gascon dans la rue, il s’accrocha à leurs habits en pleurant et les supplia de l’emmener dans son pays. Dès qu’il sut lire, vers cinq ans, on lui mit entre les mains les livres qu’il désirait, et entre autres Robinson Crusoé, qui fit sur son esprit une vive impression. Deux dessins de lui, longtemps conservés dans la famille, et exécutés à l’âge de sept ans, prouvent qu’à cette époque il connaissait Estelle et Némorin, car ils représentent ces deux héros de l’idylle florianesque. Puis vint le tour de Paul et Virginie, qui a été toute sa vie le livre le plus admiré par Théophile Gautier. Pour ma part,