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THÉOPHILE GAUTIER.

prit, tout le monde le croyait bête. Si on m’avait dit, par exemple, que celui-là serait le chef des sans-culottes !… Il faut qu’on lui ait jeté le mauvais œil. »

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Fait curieux ! dans la pensée du maître, l’opinion qu’il avait sur la politique n’était point séparée de celle qu’il professait à l’égard des cafés, auxquels il attribuait toute la responsabilité de nos désastres et un rôle considérable dans les mœurs du second empire. Un jour que je l’avais lancé sur ce terrain, voici comme il s’en expliqua avec moi :

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« Ceux qui plus tard écriront l’histoire de cette époque si prodigieusement tourmentée, n’auront point à chercher loin la cause de nos révolutions diverses, s’il existe encore des cafés à Paris. Le grand désorganisateur de la société moderne, c’est le café, ou, si tu veux, l’estaminet, quelle que soit d’ailleurs la forme qu’il affecte au gré d’une mode toujours capricieuse. Nous ne succombons qu’à la violence des vices que le café groupe, favorise et développe.

« L’attrait du café est triple : il satisfait d’abord à