Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peut rire de certains discours austères, prononcés par les défenseurs de la famille et des lois. Enfin, la plupart n’ont que le choix entre ces deux choses : être exploitées et battues par un mari, ou entretenues par un amant.

« Il y a de nombreuses exceptions, sans doute ; mais grâce au progrès de l’ivrognerie, elles deviennent de plus en plus rares. Or, nous sommes dans un temps où tout le monde réfléchit, les femmes aussi bien que les hommes, et où les habitudes ne tiennent pas longtemps contre l’évidence des intérêts. Aussi je crois que cette immoralité dont on se plaint ne fera qu’aller en croissant, tant que des garanties plus sérieuses ne seront pas données à la femme dans le mariage. Je sais ce que j’ai entendu dire à beaucoup sur ce sujet-là et ce que j’en pensais moi-même, m’étant bien promis, après l’exemple de mon père, de ne point me marier. Ce ne fut donc, aussi longtemps que je restai sage, que l’instinct qui me sauva. Les joyeusetés