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petits, étant propres, furent admis dans un asile. J’avais alors quatorze ans, et les ouvriers de la filature commençaient à me parler de près en passant, ce dont j’étais si honteuse, qu’il me prenait des palpitations de cœur à l’idée seule de les rencontrer. La bonne dame avait un peu deviné cela, dont je n’avais pourtant osé lui rien dire ; elle voulut me donner un meilleur état et me mettre aussi en apprentissage. Mais puisqu’on ne pouvait compter sur le père, qui aurait donné du pain aux enfants ? Il me fallut donc bien continuer mes journées. Seulement, j’allais chez la dame tous les dimanches, et là elle-même et sa femme de chambre me donnaient des leçons de couture, de broderie, et m’apprenaient à faire des robes et à repasser. Cela allait bien lentement sans doute ; mais j’avais si bonne volonté que je faisais pourtant des progrès. Au bout de deux ans, ma protectrice me recommanda comme ouvrière à plusieurs personnes de sa connaissance ; j’eus aussi de