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Martel, écrite de la main d’Emmy, persuada Gervais qu’il était un mari trompé. Et, dès lors, cette persuasion, rien ne put la modifier, même quand il lut ce passage :

« Non, Olivier, je vous l’ai dit, et sur ce point vous me trouverez toujours invincible, je ne veux point sacrifier ma fille. Je ne puis pas la laisser à son père, qui la rendrait malheureuse et l’élèverait mal, et nous n’avons pas le droit de l’enlever à sa famille et à sa fortune, au milieu où elle est née, et de lui ravir les avantages de la considération sociale, qu’elle perdrait aussi bien que moi. Toutes ces choses, pour nous, sont de bien peu de valeurs en comparaison de notre amour ; mais la volonté de l’enfant et sa destinée ne nous appartiennent pas. Elle porterait tous les maux de notre situation sans partager notre bonheur, et plus tard la faute de sa mère serait un obstacle à son mariage. Dieu me l’a donnée, mon bien cher ami, c’est pour que je l’élève et la pro-