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homme qui sait aimer, un homme vraiment comme il y en a peu. Certes, je n’ai pas à me plaindre de mon mari ; mais… la plupart des hommes deviennent si indifférents…

— Il t’avait chargée d’une commission pour moi ? demande Emmy, qui n’avait point, elle, perdu le fil du discours de son amie.

— Ah ! oui. Il dit qu’il veut un ordre de toi, quelque chose ; il faut que je lui apporte un mot de ta part. Il ne peut vivre ainsi, dit-il ; il attend tout de toi ; il faut que tu lui commandes ce qu’il doit faire.

— Qu’il m’oublie et se console, dit Emmy, fondant en larmes.

— Ah ! ma chère, si je lui rapporte cela, il va se désespérer. Mon Dieu ! mon Dieu ! quel dommage ! Un homme si intéressant ! Qui sait même s’il n’est pas capable, dans sa douleur… Non, je ne devrais pas te dire cela. Car, tu as raison. Oui, tu as bien du courage !… Ton mari est un homme si mauvais ! Pauvre amie ! »

Un beau jour du commencement d’avril,