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mante ! Je me disais : On ne la voit plus ! Enfin, te voilà ! »

Et bientôt les deux amies se trouvèrent assises sur une causeuse, en face d’un feu de coke, dans un petit salon. Débarrassée de son manteau et de son chapeau, Emmy était encore plus jolie.

On n’aurait pu refuser la même épithète à sa compagne ; mais ceci eût prouvé que le sens d’un mot peut varier à l’infini, selon l’objet auquel il s’applique. Victorine Levert est une de ces petites femmes brunes, blanches et fluettes, aux traits délicats et réguliers, que vous avez si souvent rencontrées, un peu partout. Elle a de grands yeux, mais ils semblent vides, car la pensée n’y est pas et l’émotion ne s’y peint jamais. L’ovale de son visage est très-allongé ; ses lèvres sont fines et molles. Elle est mise avec goût, et sa taille menue se prête à des enjolivements un peu surchargés. C’est pour elle que semble avoir été faite l’expression : une petite femme… nous ajouterons fort bien, si vous