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sais quelle appréhension me glaça. Un jour, enfin, je reçus sous enveloppe un mémoire imprimé, dont le titre seul m’apprit mon arrêt. C’était la réfutation de tout mon système, basée sur ces objections fatales que j’avais dissimulées à dessein, et qui, mises dans tout leur jour, développées, agrandies, exagérées avec un art odieux, réduisaient à néant tous mes travaux.

« Il avait bien su trouver le défaut de la cuirasse, lui, ce Satan qui, plus âpre que tous les autres, s’attachait à mes pas ! lui dont l’ironie froide, au milieu de mes triomphes, se glissait dans mon cœur comme une lame d’épée ! lui qui, poursuivant le même but que moi, s’attachait à m’en écarter. J’étais au désespoir ; mais la rage grandit mon audace, et, saisissant la plume et appelant à mon aide tout le talent que je possédais, j’allais développer de nouveaux arguments, obscurcir les siens, porter la question sur un terrain moins défavorable, et, sinon me justifier complétement, du moins l’attaquer lui-