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cela. Ma femme trouva mauvais que je prétendisse régler sa toilette, qui, disait-elle, était déjà d’une simplicité presque ridicule ; elle attaqua mes propres actes à son tour, et au lieu de nous concerter dans notre intérêt commun, qui était d’empêcher notre ruine, nous continuâmes, en haine l’un de l’autre, à y travailler chacun de notre côté. Notre mariage n’avait été que l’association de deux vanités. Ma femme eût cependant, et par-dessus le marché, accepté mon adoration ; mais me voyant complétement absorbé, d’un côté par la science et de l’autre par le monde, elle devint à son tour sèche et froide et me traita en étranger.

« Elle était coquette et jolie ; tous les dangers d’une pareille situation ne laissaient pas que de m’effrayer parfois ; mais je n’avais le temps ni de surveiller sa conduite, ni de m’emparer de cette âme, que je n’avais jamais possédée. Je ne pouvais non plus faire agir sur elle ni les droits ni les souvenirs d’une affection antérieure, et je ne connais-