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je les apportai ici à mon roi : il était encore vivant et en possession de ses sens. Il me dit beaucoup de choses, m’ordonna de vous faire ses adieux et de vous prier de construire un souvenir de ses actions (il a été pendant sa vie le plus illustre de tous les guerriers) un haut et vaste tumulus sur l’emplacement du bûcher. Allons donc voir encore une fois2 le trésor ! Je vais vous conduire là où vous ne vous rassasierez pas de voir des bracelets et de l’or. Que la bière soit prête quand nous sortirons pour conduire notre roi à sa dernière demeure. »

Le fils de Weohstan fit alors apporter par un grand nombre d’hommes, le bois qui devait servir au bûcher :

« Maintenant la flamme va consumer le roi qui essuya souvent la grêle des dards quand, lancés par des mains vigoureuses, les traits volaient par dessus la muraille des boucliers. »

Le fils de Weohstan fit alors sortir de la troupe les sept meilleurs chevaliers et alla avec eux dans la caverne. Celui qui ouvrait la marche portait une torche dans ses mains. La destinée du trésor était résolue ; les chevaliers le sortirent aussitôt, et sans regret, de sa cachette. Ils jetèrent aussi le dragon par dessus la muraille et laissèrent les flots l’engloutir. Le trésor fut mis sur un chariot et l’on porta Beowulf au cap de la Baleine.

XLIII

Les Goths préparèrent un bûcher solide auquel ils suspendirent des casques, des boucliers et des cottes de mailles brillantes, ainsi que Beowulf l’avait recommandé ; au milieu ils placèrent leur roi en gémissant. Ils allumèrent ensuite un grand feu…. Une fumée noire sortit de la flamme et s’éleva en même temps que leurs gémissements ; la flamme dévora pendant ce temps le corps de Beowulf. Ils se lamentèrent sur la mort de leur roi ; la