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CONCLUSION.

beaucoup mieux qu’elle-même à perpétuer la vieille et solide réputation du pensionnat.

Mesdélices ne s’étonna nullement pour sa part que le meilleur lot fût échu à sa bonne maîtresse, et, dans l’expansion d’un festin qui la réunit, le jour des noces, aux nombreux domestiques des Darcey, elle déclara qu’elle avait toujours su que mamselle Yette se marierait bien, puisqu’elle lui avait promis autrefois de la choisir pour da de ses enfants.

« Et mamselle Yette i jamais menti ! » ajouta Mesdélices.

Quand M. et Mme Desroseaux furent sur le point de partir pour leur voyage de noces aux Antilles. ils proposèrent à Mesdélices de l’emmener, mais elle refusa obstinément de quitter Yette, en disant qu’elle aimait mieux la pluie et le froid avec elle que le soleil avec d’autres. Et le soleil était cependant ce que Mesdélices aimait le plus… après mamselle Yette toutefois :

— Moë sé ennui moë si i pas té là ! répétait-elle à Satiété[1].

« Nous aussi, Franz, dit Mme Mayer à son mari, nous aussi, n’est-ce pas, nous ferons plus tard un

  1. Je m’ennuierais, si elle n’ait pas là.