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MALENTENDU.

— Bah ! Il me semble à moi qu’il n’en faut pas davantage.

— Y pensez-vous, mademoiselle ?… En si grave matière, on doit d’abord prendre l’avis des personnes intéressées !

— Sans doute ; mais, puisque je vous affirme que le choix de M. Mayer a été longuement mûri !… Vous pouvez m’en croire ; je suis depuis des mois sa confidente, et, sans mes conseils, il se serait déjà déclaré. Quant à la demoiselle…

— C’est elle justement qui me préoccupe, dit Yette avec embarras, elle est bien jeune…

— Mais non ; M. Mayer n’est pas de cet avis. Il la trouve d’un âge parfaitement assorti au sien.

— Pourtant… Enfin, elle fera peut-être des objections… elle n’a jamais songé au mariage… Il faudra la laisser réfléchir…

— Mais, d’après ce que vous me disiez à l’instant même de vos sentiments…

— Je ne vous ai parlé que des miens, interrompit vivement Yette, rien ne m’autorise à me prononcer sur ceux de Cora. Permettez que nous nous consultions.

— Soit ! Je m’étonne cependant de l’importance que vous accordez à l’avis d’une enfant.