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SCIENCE DE LA MORALE. 81


Onzièmement, ceux de l’imagination ;

Douzièmement, ceux de l’attente ;

Et enfin, ceux de l’association des idées.

Il est une classe générale de peines qui se résolvent dans toutes les classes de plaisirs qui lui correspondent. Ce sont les peines de la privation, les peines qui résultent de l’absence de jouissance. Quelques-unes d’entre elles occupent un terrain neutre entre la région des peines et celle des plaisirs. Par exemple, le désir peut appartenir aux uns ou aux autres indifféremment. Long-temps continué, sans être satisfait, il ne manque jamais de devenir une peine. Quand la jouissance est assez proche et assez certaine pour créer l’assurance, et que l’attente de la venue cesse subitement, alors survient la peine du désappointement. Quand une jouissance est passée, et que l’on ne peut en prévoir le retour, vient la peine du regret. Il est des peines fondées sur des plaisirs, et des plaisirs fondés sur des peines. Tel est le plaisir du soulagement, quand la peine cesse ou diminue. De toute la liste des peines et des plaisirs, deux classes seulement se rapportent à autrui, ce sont ceux de la bienveillance et de la malveillance ; tous les autres se rapportent à l’individu lui-même.