Page:Bentham - Déontologie, ou science de la morale, tome 1.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée
33
SCIENCE DE LA MORALE.

aurons sans cesse sous les yeux dans le cours de nos investigations :

1°. Qu’exige le bonheur public ?

2°. L’opinion publique est-elle d’accord avec l’intérêt ou le bonheur public ?

3°. En ce qui concerne l’application pratique, quelle ligne de conduite faut-il suivre dans chacun des cas qui se présentent à notre considération ?

Le but étant indiqué, ce but étant reconnu bon et sage, il s’agit d’abord de savoir s’il est efficacement atteint par les opinions professées, et la conduite suivie conformément à ces opinions ; si, en un mot, ce que le monde appelle du nom de morale est réellement l’instrument de bonheur qu’il doit être. Et la question doit être faite, et l’épreuve appliquée dans toutes les parties de notre conduite.

La morale, la religion, la politique, ne peuvent avoir qu’un seul et même objet.

Si l’homme politique, le moraliste et le prêtre, comprennent leur mission, leur but doit être le même.

Le but de l’homme d’état, tel qu’il est universellement avoué, est le bonheur, le bonheur de l’État, la plus grande somme de bonheur possible, pour les individus d’un État, dans le cours de leur vie mortelle.