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SCIENCE DE LA MORALE. 93

selon qu’elle est plus ou moins accompagnée de plaisirs qui la contre-balancent.

Dans la somme du bien-étre, la pureté et l’impureté sont ce que sont le profit et la perte dans la balance commerciale.

La pureté est le profit, l’impureté la perte. Lorsque l’impureté prédomine dans un plaisir, c’est comme lorsque dans un livre de comptes la balance est du côté de la perte.

De même, lorsque l’impureté prédomine dans une peine, c’est comme si, dans un compte, la balance était du côté du profit. En pratique médicale, en législation domestique, en gouvernement politique, lorsque, dans une intention de bien, une peine est produite, c’est avec le dessein et en faisant en sorte qu’elle soit aussi impure que possible.

L’idée première de la pureté est l’absence de toute autre substance, de la substance à laquelle on veut donner cet attribut. Tout ce qui en diffère ou lui est étranger, amène l’impureté. Par exemple, l’eau employée comme boisson ou dans la préparation des alimens, peut se combiner avec un grand nombre de substances dont plusieurs la rendent moins propre, et d’autres plus propre à cet objet. Sa pureté sera en proportion de leur absence. La farine deviendra