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LE CY GIST.


Et le seul qui ne l’aima guère,
Fut le seul qui la possédoit.

Épitaphe d’un Vieillard.

Cy gist un bon Vieillard, qui répugnoit à suivre
Cette commune loy suivie également ;
Douce est l’habitude de vivre,
On la perd difficilement.

Épitaphe d’un Juge.

Cy gist, mais où ? peut-être en lieu plus chaud que braise,
Un juge à ses devoirs fortement obligé :
Il ne faut que sçavoir comment il a jugé,
Pour apprendre s’il est bien ou mal à son aise.

Épitaphe d’une Femme sage.

Cy gist qui de bonne heure étoit accoutumée
À se maintenir sage et sans peine, et sans art ;
Et qui comme telle à part
Méritoit d’être inhumée.