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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Vous avez dans le cœur un zèle assez dévot,
Et vôtre vertu seule assez se fortifie,
Sans que la haire mortifie
Une chair qui ne vous dit mot.

Voyez donc à loisir, et d’un esprit égal,
Des roses d’un côté, de l’autre des épines ;
Et songez qu’il est des Matines
Plus incommodes que le bal.

Le monde a pour vos sens des attraits superflus ;
Mais c’est bien mieux prouver qu’on renonce à ce maître
De le mépriser et d’en être,
Que d’y penser n’en étant plus.

Ce n’est pas pour semer un appast décevant,
Par où dans les filets vôtre âme s’enveloppe,
Mais en toute votre horoscope
Je ne trouve pas un couvent.

Il faut bien observer cette vocation,
Qui vous livre à vous-même une si prompte guerre,
Et voir s’il n’entre point de terre
Parmy sa composition.