Page:Benserade - Cléopâtre, 1636.djvu/4

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment de proteger mon Egyptienne, elle eſt ſi foible, qu’elle ne peut pas ſubſiſter d’elle-meſme, & ce ſeroit aſſez pour la faire tomber que de ne la pas ſoutenir. Comme la médiſance, & l’enuie ſont deux monſtres qui n’epargnent pas ce qu’ils ne cognoiſſent pas, je ne fay point de doute qu’ils n’attaquent Cleopatre, & qu’il ne s’élance contre elle pluſieurs Aſpics donc les piqueures luy pourront eſtre beaucoup plus dangereuſes que celles du premier qui luy conſerva l’honneur aux dépens de la vie, mais vous l’en garentirez, Monſeigneur, vous la ferez vivre, & voſtre ſeul nom fera pour la gloire de cette pauvre Reine ce que le jeune Ceſar ne pût faire pour ſon propre triomphe.

Je ſuis,

Monseigneur,
de vostre eminence,


Lettre-humble, très obeiſſant,
& tres-fidelle ſerviteur,
de Bensseradde.