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GRANDGOUJON

— Sans doute, dit l’homme funéraire, mais l’heure présente commande l’union sacrée.

Il s’inclina encore, et d’une voix recueillie :

— Le cercueil… verni, n’est-ce pas ? C’est tellement mieux, que le ciré, pour une mère surtout. Le verni est à la fois joli et convenable.

Il y eut un silence. Puis, Grandgoujon reprit avec une figure plus apaisée dans l’affliction :

— Je m’en rapporte à vous. Vous connaissez ces détails mieux que moi. Soyez guidé simplement par deux pensées : je ne suis pas bien riche ; mais j’aimais ma mère profondément.

— Monsieur, déclara l’homme des pompes, ces pensées ne me quittent pas.

Il eut une troisième inclinaison :

— Sur le cercueil, une croix ? La croix donne du cachet.

— Mettez une croix.

— Désirez-vous un officier en marteau ?

— Oh ! dit vivement Grandgoujon, pas d’officier !

— Vous savez, Monsieur, ce que j’entends par là. Voici la gravure… nous en avions un, la semaine dernière, aux obsèques de la Baronne de Plomb… et…

— Alors… dit Grandgoujon.

— Et ainsi, conclut l’homme noir se levant, vous verrez, Monsieur, votre chagrin allégé…

— Oh ! Monsieur !… protesta Grandgoujon.

— Par la sensation du devoir accompli que vous donnera le convoi, service et enterrement, de Madame Grandgoujon mère… je la désigne