Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/80

Cette page n’a pas encore été corrigée
72
voyages en égypte,


bouts du tronc, ils avaient planté aussi une perche avec une traverse à laquelle était attaché un morceau de laine, servant de voile. Nos deux pêcheurs se mirent à califourchon sur le tronc et prirent en main une corde qui tenait à la voile. C’est avec ce frêle esquif qu’ils se hasardent en mer ; mais il faut pour cela que le vent ne souffle ni de l’est ni de l’ouest ; car dans le premier cas, ils ne pourraient quitter la côte, et dans le second cas, ils risqueraient d’être emportés trop loin de la terre ferme.

Je ne sais pas au juste quel est le procédé qu’ils emploient pour pêcher ; j’ai cru remarquer, dans le lointain, qu’ils jetaient sur les poissons qu’ils rencontraient une lance mince et longue, et qu’après les avoir piqués adroitement, ils les tiraient de l’eau. Le produit de leur pêche consista en quatre poissons, pesant chacun six livres, et longs d’un pied et demi ; ils étaient d’un beau bleu argenté ; les nageoires, la tête et la queue étaient rouges ; leur bouche était garnie de quatre dents plates et saillantes : couverts de grandes écailles, ces poissons ressemblaient par la forme aux benne du Nil. Il faut que les Égyptiens aient beaucoup connu cette espèce, puisqu’on la retrouve dans leurs hiéroglyphes : dans la tombe de Psammétique on en voit même qui sont peints exac-