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voyages en égypte,


ligieux que les Arabes des bords du Nil ; je ne les ai presque jamais entendu réciter leurs prières. Notre guide ne s’avança avec nous dans le désert qu’avec beaucoup de prudence, et en leur faisant connaître que c’était sous les auspices de leur cheik, que nous nous hasardions ainsi, sans aucune escorte, dans leur désert. Ils paraissaient exaspérés contre les soldats que l’on avait envoyés récemment sur leur territoire pour protéger l’exploitation des mines d’émeraude. S’ils n’avaient pas eu des craintes pour leur cheik, dont on s’était assuré comme otage, ils auraient bientôt chassé les soldats et mineurs, qui étant, pour la plupart, de mauvais sujets, s’étaient conduits fort mal en assaillant leurs tentes, commettant des déprédations, et insultant les femmes de ces nomades. Le dernier de ces outrages surtout avait vivement aigri les Ababdeh.

Le 28, nous nous remîmes en route de bonne heure ; nous eûmes à traverser plusieurs vallées rocailleuses. La route n’était pas aussi unie qu’auparavant ; cependant elle était pratiquable pour les montures. Nous ne rencontrâmes ce jour rien de remarquable ; de grandes plaines de sable alternaient avec les montagnes. Le soir nous arrivâmes à un endroit appelé Guerf. Le lendemain nous passâmes par quelques vallées agréables ;