Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
en nubie, etc.


trouvâmes dans cet endroit deux puits, dont l’un contenait de l’eau salée, et l’autre de l’eau putride et saumâtre. Nous étions tellement habitués à l’eau du Nil, qui a peu de pareilles dans le monde, que ce changement si brusque du meilleur au pire devait nous paraître difficile à supporter. M. Beechey se trouva incommodé dès qu’il eut bu l’eau du premier puits, et il avait à craindre d’augmenter son indisposition, en buvant de l’eau du second qui était bien pire.

Cependant, en la faisant bouillir, nous lui fîmes perdre un peu de sa saumure ; mais ce qui n’était guère rassurant, c’est qu’on nous annonça que l’eau du puits prochain ne valait pas celle-ci. L’eau du Nil que nous avions apportée dans des outres ou houdry, s’était gâtée au bout de deux jours. Pour surcroît d’inconvenient, quoique nous eussions des provisions pour un mois, notre viande fraîche était déjà consommée, et nous avions de la peine à nous procurer même une chèvre bien maigre. Les seuls habitans de cette contrée, ce sont les Arabes de la tribu d’Ababdeh, qui s’étend depuis les confins de Suez jusqu’à la tribu de Bicharyn, sur la côte de la mer Rouge, sous 23° de latitude[1]. Ces Arabes

  1. On trouve aussi des Arabes Ababdeh beaucoup plus bas et plus près du Nil, entre le vingt-neuvième et tren-