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fois mutiler deux cents jeunes esclaves de Darfour, pour les envoyer en présent au grand Seigneur. Au reste, la crainte de paraître riche, et d’exciter l’avidité du gouvernement, a réduit considérablement le nombre des eunuques en Égypte et en Syrie. La plupart de ceux qui viennent de Siout, passent à Constantinople et dans l’Asie mineure.

Tom. I, p. 106, et p. 168. Ruines de Kardassy.

À Kardassy, en deçà de Tafa, l’ancienne Taphis, on trouve des antiquités qui ont été visitées par M. Burckfardt. C’est un grand mur d’enceinte, de dix pieds d’épaisseur, avec une grande porte d’entrée, semblable à celle qui décore la façade du temple de Mérouau : sur les deux facesce mur est formé de pierres taillées, et l’intervalle est rempli de petites pierres qui y ont été jetées confusément, et ne sont unies par aucun ciment. Il est probable que cette enceinte était un lieu de défense ; peut-être était-ce un poste romain contre les incursions des Blemmis. À un mille au-dessus de cette station, auprès du fleuve, on voit sur une butte le portique d’un ancien temple ; il ne reste du plafond qu’une seule pierre, qui a au moins seize pieds de long ; les chapiteaux de deux colonnes représentent, sur les quatre faces, la tête d’Isis, coiffée comme à Tentyra ; mais sa figure annonce plus de jeunesse et sa physionomie est moins sévère. Presque toutes les colonnes paraissent avoir été couvertes d’hiéroglyphes.

Au sud-ouest de la butte qui porte ce temple, la roche sablonneuse est percée de grandes carrières qui paraissent avoir fourni les pierres de cette espèce, employées aux temples de Philae et de Parembole, où les roches sont toutes de granit. Dans une niche de ces carrières on trouve un piédestal qui paraît avoir porté une statue.