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en nubie, etc.

Le docteur Richardson a obtenu, il est vrai, la permission d’y entrer ; mais cet exemple unique ne contredit point l’assertion d’Ali-Bey. En effet, le docteur avait rendu, en sa qualité de médecin, au capodi-verdé un grand service, que celui-ci ne sut récompenser autrement qu’en accordant au docteur la permission d’entrer dans le sanctuaire ; permission que l’empereur même n’a pas le pouvoir d’accorder. Il peut, à la vérité, expédier un firman à cet effet : cependant quand le porteur de cette licence vient la présenter à Jérusalem, on lui déclare qu’on ne peut lui refuser l’entrée du temple ; mais que le firman qui la lui accorde, ne parle point de la sortie ; et qu’ainsi il pourra entrer quand il voudra, mais que s’il désire en sortir il faudra qu’il embrasse la religion mahométane, ou qu’il subisse une mort horrible sur le bûcher. Voilà les renseignemens que je reçus à Jérusalem, et je n’ai pas de raisons d’en suspecter la vérité.

En entrant dans le temple, l’homme ôta ses souliers et les mit sous le bras ; j’ôtai aussi les miens ; mais, dans l’empressement que j’avais d’entrer, je les laissai à la porte, et suivis le chrétien. Ce lieu était rempli de grandes colonnes et de piliers, dont quelques uns étaient de granit ; ils étaient surmontés de chapiteaux différens, taillés