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voyages en égypte,


quisition d’Espagne, si je lui avais fait connaître ce nouveau genre de tourmens. Les habitans même tout accoutumés qu’ils étaient à ce fleau, loin de dormir tranquilles, se secouaient de temps en temps avec une sorte de fureur, et se levaient en sur saut presque sans savoir ce qui les rendait si malheureux.

Nous quittâmes ce village le 24, deux heures avant le jour. La contrée que nous traversâmes était bien cultivée et la plus belle que je voyais depuis mon départ de l’Europe. Elle était plantée d’une quantité immense de figuiers d’Inde.

Nous arrivâmes au couvent de Rama à une heure. Je restai trois jours dans cette retraite paisible et tranquille dont la situation est charmante ; du sommet du couvent on jouit de la belle vue de la vaste contrée d’alentour. Je revins ensuite à Jérusalem, pour y attendre M. Belzoni qui devait venir me prendre comme nous en étions convenus.

Je profitai de l’intervalle pour essayer d’entrer dans le temple de Salomon ; mais j’y trouvai beaucoup d’obstacles. Quand les Turcs ont besoin de réparer quelques bâtimens, ils envoient chercher de pauvres chrétiens arabes, pour exécuter ces travaux. Ainsi quoiqu’ils ne laissent pas entrer de chrétiens dans le temple de Salo-