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voyages en égypte,


Je passai le reste de la journée à la Morada, pour échanger des grains de verre chez les femmes indigènes.

A notre retour à Assouan, nous cherchâmes à nous procurer un bateau pour descendre jusqu’à Louxor. L’aga désira que je vinsse passer le temps auprès de sa femme grasse, jusqu’à ce que nous trouvassions un bateau ; mais je préférais rester sous un palmier plutôt que de me trouver dans une compagnie aussi désagréable. Nous fîmes apporter tout le bagage en plein air, et nous étendîmes par terre une grande natte pour tenir lieu de table et de lit. J’espérais que nous jouirions d’un peu de repos après avoir été renfermés pendant un mois dans un petit bateau. Quand nous eûmes tout arrangé, l’aga parut, suivi d’un domestique qui portait plusieurs plats que son maître disait avoir préparés pour nous et pour lui. Je suis sûr que c’était la première fois de sa vie que l’aga trempait sa main dans un plat avec une femme. Le lendemain matin nous allâmes de bonne heure à bord d’un bateau, à peine assez grand pour nous contenir ; il n’y en avait pas d’autre, et nous étions très-pressés d’arriver à Thèbes.

Arrivés à Louxor, et n’y trouvant point d’embarcation pour transporter la grande tête colossale