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voyages en égypte,


maîtresse lui avait pris tous les grains de verre que je lui avais donnes. Je lui en donnai quelques autres avec le beau vase et une assiette de la même qualité. La pauvre créature en conçut une joie telle que, dans son empressement de s’élancer hors du bateau, elle faillit tout casser.

A notre retour du Chellal, nous nous arrêtâmes au village d’Eschké où mon mari avait à faire chez Osseyn-Cacheff. Pendant qu’il lui rendit visite je restai à bord : dans cet intervalle les femmes du village, avec leurs enfans, accoururent vers le bateau ; mais quelques hommes appartenant au cacheff ne voulurent point les laisser approcher ; ils battirent celles qui avançaient le plus, et jetèrent des pierres aux autres. À cette vue je fis signe aux femmes de venir, et reprochai par des gestes aux hommes leur brutalité. Celles qui purent approcher me baisèrent la main, en reconnaissance de l’intérêt que je prenais à elles ; elles répétaient les gestes que j’avais faits à leurs compatriotes. Je donnai à celles qui n’avaient que peu d’ornemens, des grains de verre pour elles et leurs enfans. Elles m’apportèrent à leur tour du pain de dourrah et des dattes plus belles que celles que j’avais vues jusqu’alors. Ne montrant aucune convoitise,