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en nubie, etc.


que je voulais voir. Je retournai à la maison du cheik, et quand la foule se fut dispersée, j’attendis le moment de faire mon excursion sans être accompagné d’une suite de trois cents individus. J’emmenai mon domestique sicilien, et le Maure qui, étant moins observé, avait eu la faculté de visiter la fontaine ; ce fut lui qui m’y conduisit. Je trouvai un puits de huit pieds carrés de surface, et environ soixante pieds de profondeur, situé auprès des ruines et au milieu d’un beau bois de palmiers et d’autres arbres. En y enfonçant la main pour la première fois, je trouvai l’eau chaude ; c’était après le coucher du soleil. Je vis l’eau sourdre dans le fond du puits, et s’épancher dans une rigole qui traversait des terres cultivées ; elle est noirâtre ; peut-être est-ce le sol qui lui communique cette teinte. Je me proposai de retourner à la source vers minuit pour voir si la température en était changée.

En revenant à la maison du cheik, j’y trouvai les cheiks du village de Zabou, qui étaient venus, à ce qu’ils disaient, pour me voir ; mais je présume qu’ils cherchaient une occasion de se raccommoder avec les habitans du village d’El-Cassar. On servit, comme à l’ordinaire, du riz, mais point de mouton. Je remarquai que le grand cheik de Zabou ne mangeait pas plus cette fois