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voyages en égypte,


Tout le monde se groupa autour de ces écuelles, me laissant seul avec la mienne. Je déclarai aussitôt que si tous les cheiks ne mangeaient pas avec moi, je ne toucherais à rien. Cette invitation leur fit plaisir ; ils vinrent s’asseoir autour de mon ecuelle ; les plus sournois y trempèrent la main avec moi. Bientôt après un homme parut avec un panier, et le jeta par terre, en sorte que la poussière en s’élevant couvrit tout notre riz. Je ne pouvais concevoir ce qu’il y avait dans ce panier ; mais un des cheiks me tira de mon incertitude, en y enfonçant la main et en retirant un morceau de mouton cuit. Je n’avais pas encore vu servir la viande de cette manière ; les morceaux furent ensuite distribués et dévorés. Il n’y eut plus de sournois après le repas ; tout le monde devint familier. Chez les Arabes ceux qui ont mangé ensemble, déposent toute leur inimitié, et quelquefois ils deviennent amis. Ce changement n’est pas toujours sincère ; mais du moins il faut qu’ils conservent les apparences de l’amitié. Je fis encore apporter du café et des pipes, et je manifestai de nouveau mon intention de visiter la contrée le lendemain matin. Le gendre de mon guide me promit de me conduire partout où il me plairait. Notre entretien se faisait en mauvais