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en nubie, etc.


cheik Groumar, notre guide, une certaine inquiétude que je ne pouvais m’expliquer. Il m’avait demandé plusieurs fois si je désirais passer pour mahométan ou pour chrétien ; je lui avais toujours répondu que je n’avais pas de motif pour me déguiser. Je m’éloignais un peu des chameaux pour boire aussi ; et, après avoir abreuvé ces animaux, nous nous disposâmes à avancer lentement vers le village ; mais, à peine fûmes-nous remontés sur nos bêtes de somme, que nous entendîmes quelqu’un nous appeler : au même moment un homme sortit d’entre les buissons avec un fusil, et parut nous coucher en joue. Son extérieur n’était guère effrayant, et son costume n’annonçait pas une personne de marque ; c’était un petit homme de quatre pieds, très-mal fait, avec un teint couleur de chocolat, et couvert d’une étoffe de laine noire. Le cheik Groumar descendit aussitôt de son chameau, s’avanca vers le petit Bédouin, et lui parla dans un dialecte arabe que je trouvai être celui de cette contrée. Le Bédouin reconnut alors le cheik, et ils s’abordèrent d’une manière amicale, ce qui me fît espérer que tout se passerait bien. Le petit Bédouin étant très-empressé de savoir qui nous étions, le cheik lui dit que nous étions des gens qui allaient à la recherche des vieilles pierres,