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en nubie, etc.


la lune ce paysage était d’un effet ravissant. Le silence solennel qui régnait dans cette solitude ; la vaste nappe d’eau qui reflétait le disque argenté de l’astre de la nuit, les ruines d’un vieux temple égyptien, l’extérieur étrange de nos bateliers, tout ce mélange d’objets agissait d’une manière douce et agréable sur mon âme, et transportait mon imagination dans les temps où ce lac était au nombre des merveilles de l’Égypte. M’abandonnant à mes rêveries, je me promenais le long de la côte, et me trouvais heureux au sein d’une solitude où l’envie, la jalousie et toutes les passions haineuses des hommes ne pouvaient m’atteindre. J’oubliais presque le monde entier, et j’aurais voulu passer ma vie sur ces bords enchantés. Le lendemain nous voguions sur l’eau avant le lever du soleil, et nous arrivâmes à l’extrémité occidentale du lac qui, cette année, selon l’assertion des bateliers, s’étendait plus loin que jamais par suite du dernier débordement.

Après avoir mis pied à terre, j’emmenai deux des bateliers avec moi pour visiter le temple appelé maintenant Cassar-el-Haron, et situé à environ trois milles du lac, au milieu d’une ancienne ville dont il reste des pans de murs, des fondemens de maisons et des débris de petits