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voyages en égypte,


de Carnak. Il nous y régala de sorbet et de limonade, et notre conversation roula sur mon dernier voyage à Bérénice, et puis sur l’expédition prochaine à l’île de Philæ. J’exprimai à ce sujet mes craintes qu’il ne fût trop tard dans cette saison pour l’enlèvement de l’obélisque, attendu qu’à la cataracte les eaux ne seraient plus assez hautes pour le transport d’une masse aussi pesante. M. Drovetti dit que les drôles du Chellal (il voulait dire les gens d’Assouan) l’avaient trompé en se faisant payer pour transporter l’obélisque, sans avoir jamais tenu leur promesse. Je répondis à M. Drovetti que ces gens savaient bien qu’ils ne pouvaient enlever ce morceau antique, puisque dès mon premier voyage au haut Nil j’en avais pris possession en vertu du firman que le consul avait obtenu du pacha, et que j’avais même payé un garde pour en avoir soin. M. Drovetti se convainquit que les gens d’Assouan, en se faisant payer de ses agens, avaient commis une fraude évidente ; et apprenant du consul que celui-ci avait cédé l’obélisque à M. Bankes, il assura qu’il renonçait de bon cœur à la possession de cet objet antique. S’étant encore informé de l’époque de notre départ, il apprit que nous l’avions fixé au lendemain.

Le 16 novembre, notre compagnie s’embar-