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voyages en égypte,


raison pouvait engager cet inconnu a imiter mon extérieur ? Il dit que c’était pour donner le change, et laisser croire que le mal qu’il faisait venait de moi. Le consul se mit à rire, et fit observer qu’il n’était pas aisé d’imiter mon extérieur[1]. Cependant sous prétexte de poursuivre ma copie, on pouvait lâcher un coup de fusil sur l’original au milieu de ces ruines, et je dis en conséquence à M. Drovetti que j’espérais qu’il recommanderait à ses gens de vouloir bien s’assurer, avant de tirer, s’ils avaient à faire au vrai Belzoni ou au faux, attendu que si une fois la méprise était faite, il n’y aurait pas moyen de la réparer. Il répondit que cet individu avait été renvoyé de Thèbes, et n’y reparaîtrait plus[2].

  1. M. Belzoni est un homme de la taille d’environ six pieds. (Le Trad.)
  2. Je ne puis passer sous silence une affaire au sujet de laquelle les deux consuls eurent un soir quelque altercation. On se rappellera qu’avant notre départ pour la mer Rouge, un homme du parti de M. Drovetti avait demandé de profiter du départ de notre bateau, chargé d’antiquités, pour se rendre au Caire. À Girgeh, à six journées au-dessous de Thèbes, cet homme tomba dans le fleuve et se noya, ainsi que l’attestèrent l’équipage et ceux de nos gens qui se trouvaient à bord du bateau. Quand on arriva dans la capitale, on fit part de l’acci-