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en nubie, etc.

Les indigènes préfèrent une crue rapide, pourvu qu’elle ne soit pas aussi forte qu’elle l’avait été cette année ; si l’eau ne séjourne sur la terre que huit jours, elle la fertilise autant que si elle y restait vingt jours. Déjà on avait oublié les noyés, et la seule calamité qui pesait encore sur les fellahs, était la disette de vivres. Le Nil avait emporté toutes leurs provisions, et les cacheffs ne pensaient qu’à se procurer du grain pour les semailles. Dans tous ces malheurs, le paysan est celui dont on s’occupe le moins.

Nous arrivâmes à Esné dans la matinée du 25 ; nous fîmes une visite au bey qui nous reçut avec beaucoup de politesse. Il s’informa de l’état des mines, et témoigna beaucoup d’empressement de connaître le résultat des exploitations. Nous lui dîmes qu’on ne pourrait rien savoir avant que les décombres qui remplissaient les galeries souterraines, fussent déblayées. Nous lui fîmes présent d’un beau fusil anglais. Il fut très-content, et nous offrit ses services dans tout ce qui dépendait de lui.

Nous étant embarqués de nouveau, nous arrivâmes le même. soir à Gournah, après une absence de quarante jours qui, je pense, n’avaient pas été employés inutilement.