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en nubie, etc.


dera s’étaient assemblés en grand nombre pour nous attendre. Ils entouraient notre interprète, le saisissaient, les uns par les bras, les autres par les vêtemens, et insistaient pour qu’il restât chez eux, prétendant qu’il était de leur village. Voici ce qui donnait lieu à cette méprise. Au passage des Français par ce lieu, un enfant du village les avait suivis ; et comme notre interprète avait dit aux habitans qu’il avait été dans l’armée française, ils en conclurent qu’il fallait que ce fût le même individu. Nous avions beau soutenir le contraire et réclamer notre interprète ; ne sachant que peu de mots arabes, je ne réussis point à les persuader ; ils refusèrent de le lâcher, et ils étaient en trop grand nombre pour qu’il pût espérer de leur échapper. Je leur dis à la fin qu’il n’y avait qu’à faire venir la mère de l’enfant fugitif. Ils me répondirent qu’elle demeurait à six milles du village et qu’ils ne se donneraient pas la peine de l’appeler. Ils finirent pourtant par y consentir. Mais, en attendant l’arrivée de la mère, ils eurent soin de ne pas lâcher prise ; ils dirent à leur compatriote supposé, qu’il avait été assez long-temps parmi les chiens de chrétiens pour rester maintenant chez eux : l’un lui apporta du lait et du pain, l’autre des dattes, un troisième des cannes à sucre, etc. La vieille arriva enfin, accompagnée d’un autre