Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
430
voyages en égypte,


pour les retourner ; et si les leviers étaient très-courts, il en fallait trop pour que le peu d’ouvriers capables d’entrer pussent manœuvrer ; le seul moyen de se tirer d’embarras était de soulever avec des leviers la dalle, au point de pouvoir passer en dessous, et de la faire porter ensuite à vide sur quelques pierres introduites au-dessous des deux extrémités. Ce fut le parti que nous prîmes. Dès que la dalle fut soulevée assez pour qu’un homme pût passer en dessous, un Arabe se glissa dans l’intérieur avec une chandelle. Il revint en assurant que la chambre était très-belle. Je continuai de faire soulever la dalle, et à la fin l’ouverture fut assez grande pour me permettre de m’y introduire.

Ainsi, après trente jours de travaux, j’eus la satisfaction d’être parvenu enfin dans l’intérieur d’une pyramide que l’on avait toujours regardée comme impénétrable. Le chevalier Frediani me suivit.

Dès que nous eûmes passé sous la dalle, nous nous trouvâmes dans un passage qui n’était ni plus haut ni plus large que le premier. Le châssis de la dalle a six pieds onze pouces d’épaisseur, et le second passage compte vingt-deux pieds sept pouces de long. Au bout de ce passage les blocs de granit cessent, et l’on arrive à un puits perpendiculaire de quinze pieds et à deux em-