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en nubie, etc.


serais à la risée générale ; mais je pensai qu’il y avait encore du mérite à tenter ce grand projet. Néanmoins je jugeai prudent de le tenir aussi secret que possible, et je ne le confiai qu’à M. Walmas, digne négociant Levantin établi au Caire et associé de la maison de Briggs. Ce n’est pas que je voulusse garder pour moi le résultat de ma découverte si je réussissais ; mais je ne voulais pas être troublé dans mes opérations par les visites des importuns, et de plus je ne voulais pas fournir à nos adversaires l’occasion de me susciter de nouvelles entraves, et de m’interrompre au beau milieu de l’entreprise. M’étant donc pourvu, sans bruit, d’une petite tente et de quelques vivres, pour n’être pas obligé, à tout instant, de retourner au Caire, je partis de cette capitale pour les pyramides, en feignant de faire une excursion de quelques jours au mont Mokatam. Arrivé aux pyramides je trouvai les Arabes disposés à travailler ; en conséquence je leur fis sur le-champ commencer les fouilles. Malgré la vente de deux statues cédées au comte de Forbin, je n’avais pas même deux cents liv. sterl. (quatre mille huit cents francs). Avec cette somme il fallait terminer l’ouvrage, ou le suspendre, pour laisser à d’autres le léger mérite de l’achever à peu de frais.