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voyages en égypte,


gulier, sur sa destination énigmatique, sur le mystère qui régnait au sujet de l’intérieur de cette pyramide. Les efforts inutiles faits par tant de voyageurs, et surtout par un corps entier de savans français, pour y découvrir quelque entrée, étaient bien propres à me décourager, et même à faire paraître de nouvelles tentatives comme des folies. M. Salt et le capitaine Caviglia avaient fouillé pendant quatre mois autour des pyramides, sans trouver ce que l’on cherchait depuis si long-temps. Peu de mois auparavant, quelques Francs, résidant en Égypte, avaient formé le projet d’entreprendre de nouvelles fouilles, d’en solliciter la permission de Mahomet-Ali, et d’ouvrir dans les cours d’Europe une souscription du montant d’environ un demi-million de francs pour les frais d’un nouvel essai de pénétrer dans la pyramide, soit par la mine, soit par d’autres moyens. On avait disputé long-temps sur l’honneur de diriger les travaux, et il avait été arrêté que M. Drovetti serait à la tête de l’entreprise. Or, ce que d’autres ne jugeaient pouvoir entreprendre qu’avec des fonds énormes, comment pouvais-je me flatter de l’exécuter jamais avec les faibles ressources sur lesquelles je commandais ? J’avais aussi à craindre, après les succès que j’avais eus dans les fouilles de la Haute-