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et je lui exprimai mon étonnement de ce que cette pyramide n’avait pas encore été ouverte, malgré les visites de tant de voyageurs, et malgré toutes les entreprises scientifiques de notre siècle. Au départ du major pour l’Angleterre, je lui remis un exposé de mes opérations, et quelques plans des lieux que j’avais découverts récemment. Il les a fidèlement remis à lord Aberdeen, président de la société des antiquaires, et, par ce moyen, la vérité a commencé enfin à être connue.

Le comte de Forbin me fit beaucoup de questions sur la Haute-Égypte, et me témoigna son désir de visiter ce pays. Soit inclination personnelle, soit persuasion de ma part, il prit la résolution de faire ce voyage. Il partit en effet, mais au bout d’un mois il fut déjà de retour ; ce qui ne l’a pas empêché de parler beaucoup de Thèbes, des temples, des tombeaux, des colosses et de tant d’autres objets qu’il n’a pu qu’entrevoir. Il assure gravement qu’il a été dégoûté de visiter les ruines de Louxor, en voyant s’y promener des Anglaises en spencer et avec des parasols. Voilà une plaisante raison pour un savant voyageur ! Quel amour peut avoir pour les arts un homme qui, ayant traversé la mer pour voir les merveilles de l’antique Égypte, s’enfuit à la vue de quelques Européennes, et s’excuse à son retour en Europe