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en nubie, etc.


et une chambre ou caveau pour les momies. Les peintures de ce souterrain sont remarquables, non-êeulement à cause de leur belle conservation, mais encore par les objets curieux qui y sont représentés. On y voit, par exemple, deux harpes, l’une à neuf cordes, et l’autre à quatorze ; on y remarque un’groupe de six jeunes filles qui dansent au son de fifres, tambourins, flûtes de roseau, guitares, etc.

Le 16, je repris les fouilles dans la vallée de Beban-el-Malouk, et j’eus cette fois le bonheur de faire une découverte qui me récompensa amplement de toutes mes peines. Je puis appeler le jour de cette découverte un des plus fortunes de ma vie ; et ceux qui savent, par expérience, ce que c’est que réussir dans une entreprise longue et pénible au-delà de son attente, peuvent seuls se figurer la joie dont je fus saisi en pénétrant le premier de tous les hommes vivant actuellement sur le globe, dans un des plus beaux et des plus vastes monumens de l’antique Égypte ; dans un monument qui avait été perdu pour le monde, et qui s’est trouvé si bien conservé que l’on aurait dit qu’on venait de le finir un peu avant notre entrée. C’est à six ou sept toises de la dernière tombe ouverte, que j’avais ordonné aux ouvriers de fouiller la terre, au pied d’une pente