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en nubie, etc.


elle est maintenant ensevelie sous le sable. Tout l’edifice a été taillé dans le roc ; c’est le dernier

    hagards, cherche à fuir. Cinq bœufs qui sautent devant lui paraissent partager la terreur générale.
    « Ailleurs le héros est occupé à percer d’une lance un prisonnier de distinction ; il en foule d’autres sous ses pieds, ou les tient par les cheveux, prêt à leur couper la tête. Un mulâtre chasse devant lui des prisonniers, dont quatre sont noirs, quatre bruns et quatre blancs. Leurs traits annoncent des peuples divers, sans doute pour exprimer les conquêtes nombreuses et éloignées du héros. On voit par les tailles différentes des figures, que les anciens Égyptiens exprimaient les rangs par les proportions de la grandeur du corps. Le héros est un colosse énorme ; le chef ennemi est aussi très-grand ; celui qui conduit les prisonniers est plus petit, et les prisonniers mêmes ne sont que des nains en comparaison des autres.
    « Sur un autre mur, le héros sacrifie, après ses victoires, à une divinité noire, la première de cette couleur que l’on trouve en remontant le Nil, et il offre de l’encens à Isis. Sur le mur le plus proche, il y a des réjouissances publiques, des courses de chars, des processions. Le héros et sa suite se distinguent du parti ennemi par le costume, les chars, les boucliers. Sa figure est la même partout, quoiqu’il porte divers costumes ; quelquefois il a une robe courte et un casque, d’autres fois il est revêtu d’une robe de fête et coiffé d’un bonnet. Dans un compartiment du mur, nous observâmes un combat de chars ; des hommes et des chevaux y sont mêlés dans leur chute. Les uns sont blessés à la tête, les autres à la poitrine ; tous paraissent être dans l’agonie. Il y a de part et d’autre sept chars,