Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/363

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
en nubie, etc.


à peu près aux deux tiers dans le sable, que nous enlevâmes à la profondeur de trente-un pieds,

    je crois entrer dans ses vues, en insérant ici les détails publiés, dans le Journal Philosophique d’Édimbourg, par le lieutenant-colonel Stralton, qui est un des premiers qui ait visité ce temple, depuis que M. Belzoni l’a ouvert.

    « La première salle, dit M. Stralton, est décorée de huit piliers qui s’élèvent sur des piédestaux de six pouces de saillie. Sur chacun de ces piliers, on a représenté une figure colossale, taillée dans le même bloc. Ces figures gigantesques, hautes d’environ vingt-deux pieds, tiennent dans leurs mains, croisées sur la poitrine, la crosse et le fléau, et elles sont coiffées d’un bonnet ; elles sont, sous tous les rapports, bien faites ; leurs prunelles et les sourcils, qu’on a prolongés de part et d’autre, sont teints en noir. Elles sont nues jusqu’à la ceinture, qui est fermée par une agraffe ; depuis les reins, une robe étroite descend à peu près jusqu’aux genoux ; elle est munie sur le devant d’une espèce de poche semblable à celle des montagnards écossais. Enduites de stuc, ces figures sont peintes de couleurs riches et variées ; elles ont le nez légèrement courbé et la lèvre inférieure un peu saillante ; le sourire se manifeste aux extrémités de la bouche ; le menton est agréablement arrondi ; les yeux sont grands et bien fendus, les sourcils bien arqués, et, en total, leur physionomie douce et bienveillante, ressemble, par ses agrémens, à celle du Jupiter mansuetus des Romains. Le plafond est peint en bleu et rouge, et encadré d’une belle bordure sur laquelle on a représenté de grandes ailes étendues.
    Les tableaux peints sur les murs représentent le héros