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voyages en égypte,


soldats avaient couru après lui, et quant à la population de la ville, personne ne s’avisait de se montrer. Tous les Francs étaient dans l’alarme, et se préparaient à défendre leur quartier dans le cas d’une attaque contre les portes. Je me rendis au logis de M. Baghos, chez lequel j’avais affaire. Il ne fut pas médiocrement surpris de me voir, sachant d’où je venais.

J’eus beaucoup de crainte pour ma femme que j’avais laissée chez moi, seulement avec James et un Arabe ; et quoique M. Baghos m’engageât vivement à rester la nuit chez lui, je voulus repartir sur-le-champ. Je sortis de la maison sans être aperçu de personne ; mais, arrivé aux portes du quartier, j’eus bien des difficultés pour les faire ouvrir ; et à peine fus-je dehors, qu’on les referma aussitôt derrière moi. Je repris le chemin par lequel j’étais venu ; après avoir marché un peu, je rencontrai une troupe de soldats qui couraient vers le centre de la ville. En avançant, j’entendis des coups de fusil dans une rue voisine, et d’autres coups tirés dans le lointain ; ce fut à la fin une fusillade continuelle. En approchant de l’Esbakie, je vis des soldats courant vers le sérail, et d’autres qui venaient sur moi. Quand ils se furent approchés, l’un d’eux saisit la bride, tandis qu’un autre me prit